Setis

Raoul Durand, élevé sur la gabarre familiale entre Dordogne et Gironde, embarque à 12 ans comme mousse à bord du trois mâts Aquitaine qui fait la liaison entre Bordeaux et les terre-neuvas lors des campagnes de morue pour apporter courrier, avitaillement et rapporter la pêche. Cette expérience difficile le décide à travailler à terre mais il conservera le goût de l’aventure maritime.
Après la construction d’un cotre, il esquisse le plan de Anny Maria et fait appel au chantier spécialiste Batifort pour sa construction. La coque s'inspire des formes du « Dundee », qui avec les « Gazelles » constituaient la la majorité de la flottille de pêche locale. Une démarche singulière guidée par un impératif économique qui pourrait faire de ce bateau l’une des premières unités de plaisance issue de la pêche et construite avec les moyens financiers de la classe moyenne pour laquelle les yachts classiques étaient financièrement innascibles.
La mise à l’eau de Anny Maria se déroule la veille de l’arrivée des troupes allemandes aux Sables d’Olonne en 1940. Deux de ses enfants de 13 et 26 ans passeront l’hiver à bord dans des conditions extrêmes, évitant la réquisition de la coque.
Mais l’entreprise familiale ferme, Raoul Durand refusant la collaboration. Les travaux, faute de moyens s’achèvent en 1946.
Dès lors, la famille navigue de l’île de Wight aux Canaries jusqu’au décès de Raoul Durand en 1961 où le bateau est vendu.
Dans les années 1970 c’est sous le nom de Sétis qu’il est retrouvé naviguant en Méditerranée, exploité via la société Sud Croisière, il est skippé par un des actuels copropriétaires.
Vendu et restauré en 2013 au chantier Despierres à La Rochelle, il est mis à l’eau en 2015. Il fête ses 80 ans en 2018 en participant à la Grande Bordée des Sables d’Olonne.
Depuis 2020, Sétis coopère avec l’association Venfret de La Rochelle pour promouvoir le transport maritime à la voile, plus respectueux de l’environnement marin. Il a effectué plusieurs convoyages dont une transatlantique.