Theodolinda

« Théodolinda » fut construite à Etel, dans le Morbihan, dans le chantier de Simon Rameau. Elle a été conçue et dessinée par Eugène Cornu qui travaillait dans les années 50 avec les chantiers les plus réputés de l’hexagone.

Histoire

Après avoir commencé sa carrière très jeune chez Nieuport près de Paris, Eugène Cornu devient dessinateur en 1923 au chantier naval Jouët à Sartrouville. Autodidacte, il conservera toute sa vie une profonde reconnaissance à Paul Jouët, ingénieur du génie maritime qui lui a ouvert les portes de son chantier. Ses plans seront publiés dans la revue Le Yacht, puis sous son nom dès 1925. Il n’a que 22 ans.
Avant 1939, il développe surtout des plans de dériveurs de régate, comme le « Bélouga » qui lance sa carrière. Après guerre, un de ses bateaux, le sloop bermudien Jalina, remporte en 1947 ses premières victoires à la Cowes-Dinard et à la Cannes-Portoferraio. A partir de cette date, toujours chez Jouët, il collabore avec d’autres grands chantiers navals.
Difficile de reconstituer les premières années de l'histoire de Théodolinda. En 1977, le yacht arrive à La Rochelle et sera entreposé au chantier Despierres. En 1996, le bateau, qui est à l’abandon depuis de nombreuses années, est acheté par son actuel propriétaire, le Rochelais Jacques Ruchaud. Remis à l’eau en juillet 2013 et commence à naviguer lors du Défi du Bar 2014 après plus de 30 ans au sec !
Il reste aujourd’hui au moins une autre unité construite sur ce plan même plan : Ambriz (1946).
Théodolinda rejoint la flotte du Yacht Club Classique et se classe régulièrement, comme en 2018, où elle remporte le Challenge Classique Manche Atlantique des petits ratings. 

Architecte

Eugène Cornu (1903-1987) a passé son enfance à Nantes, observant les bateaux ce qui indéniablement l'influencera dans ses conceptions. Son oncle travaille aux Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire lui apprend à tracer des coques. Atteint par la poliomyélite très jeune, amputé d'une jambe et fort handicapé, se déplace toute sa vie avec des béquilles ce qui ne l'empêche jamais d'être au plus prés du terrain à bord des bateaux en chantier ou sur l'eau, se hissant à la force des bras. En octobre 1919, il entre chez Nieuport, un pionnier de la construction aéronautique, près de Paris, dont les yachts ont disputé des championnats à Monaco en 1920. Le chantier est vendu en 1923 date à laquelle Eugène Cornu entre en tant que dessinateur chez Paul Jouët dans son chantier naval de Sartrouville. Autodidacte, Eugène Cornu va vouer toute sa vie un profond respect à Paul Jouët, ingénieur du génie maritime et à Victor Brix qui va œuvrer également chez Jouët dans les années 1930. Dés 1923 ses plans seront publiés dans la revue Le Yacht mais il faut attendre 1925 pour la première publication d'un plan signé de son nom. Il a alors 22 ans. Avant la Seconde Guerre mondiale il développe surtout des plans de dériveurs de régate, comme le « Bélouga », dériveur lesté, qui lance véritablement sa carrière. Avec la victoire dans la Cowes-Dinard de Jalina en 1947, son talent est consacré et il obtient le titre d'architecte naval reconnu.
Après guerre, toujours principalement chez Jouët, il collabore avec d'autres chantiers très réputés comme le chantier Aubin, le chantier Pichavant à Pont l'Abbé, Rameau à Etel (dont les rochelais Panurge, San Marco II et Theodolinda sont issus), Vandernotte (dont Rose Noire II) le chantier Béziers à Nantes, Bonnin et Matonnat à Arcachon, Constantini à La Trinité sur mer, Hervé à La Rochelle, Jezequel à Carantec...
Certains bateaux sont construits à l'unité comme Jalina (1946), Danycan (1949 - vainqueur de la Plymouth-La Rochelle 1957) construit chez Pierre Delmez à Le Perreux sur Marne, Striana (1955 arrière canoë), Hallali (1956), Albena (1957) à bord duquel Jacques Brel apprend à naviguer... D'autres deviendront des séries : « Licorne », « Bélouga », « Ambriz », « Mousse », « Bar », « Caneton »...
Une constante, on ne dessine pas un bateau pour passer au travers des "trous" de la jauge, toute modification de ses plans étant considérée comme une trahison par l'architecte.
On reconnaît la signature des plans Cornu aux francs bords n'excédant généralement pas 10 %, tableau inversés ou lignes très pures des arrières canoës...
Après la mort d'Eugène Cornu en 1987, ses archives ont été déposées au Musée de la Marine à Paris, qui dispose d'environ 130 de ses plans.
Sources :Chasse Marée n°173 / http://oico.free.fr/ / http://danycan.over-blog.fr/)

Palmarès

2016 : 9ème du C.C.M.A Petits ratings, 2nd des Voiles de la Saint-Jean
2017 : 4ème du C.C.M.A Petits ratings, 2nd de la Semaine de Voile Classique et du Défi du Bar
2018 : Vainqueur du C.C.M.A Petits ratings, vainqueur de la Mise en Bouche, Voiles de la Saint-Jean, Défi du Bar et Coupe Atlantique YCF
2019 : 3ème du C.C.M.A Petits ratings, 3ème sur la Mise en Bouche et 4ème des Voiles Classiques des Sables
2021 : 6ème du C.C.M.A Petits ratings, Vainqueur du Trophée Harlé
2023 : 3ème du C.C.M.A Petits ratings, Vainqueur de la Coupe Atlantique YCF

Caractéristiques

Année1954
TypeSloop bermudien
ArchitecteEugène Cornu
ChantierRameau (Etel, Morbihan)
Longueur hors tout8,65 mètres
Longueur flottaison6,80 mètres
Bau maximum2,43 mètres
Tirant d'eau1,31 mètres
Tirant d'air9,80 mètres
Déplacement2,80 tonnes
Lest1,10 tonnes
AgrémentÀ l'année en 2013