Saint Christophe

La goélette innove avec son gréement marconi auto-vireur et sans beaupré.  Elle est conçue pour être manœuvrée par un équipage familial.
Le nom Saint Christophe n’étant pas disponible, pour garder les mêmes initiales la goélette est nommée Six Christophes en référence aux six enfants d’Edouard Gérardin qu’il appelait des "Christophes", les assiettes ayant déjà été commandées.
Peu après le nom Saint Christophe devient apparemment disponible et la goélette change de nom pour la première fois.
La croisière inaugurale, telle que relatée par le magasine ‘’Le Yacht’’, semble se dérouler sans incidents. Le petit moteur de 200 kgs à pistons opposés, modèle Peugeot-Junkers, construit par la Société Lilloise de Moteur, parait peu puissant pour déhaler la coque de 45 tonnes, et doit être vraisemblablement réservé aux manœuvres de port…quand il consent à marcher. Les propriétaires successifs installeront des moteurs plus puissants pesant trois à quatre fois plus, enfonçant la poupe dans l’eau et sortant le bateau des lignes d’eau conçues par l’architecte.
Le Saint Christophe est vendu peu après à la suite du décès d’Edouard Gérardin, alors “Conseiller Chérifien” au Maroc, survenu quelques jours après avoir essuyé un gros coup de vent devant la cote de Rabat avec toute sa famille à bord.
La goélette change de propriétaires et de nom plusieurs fois comme indiqué par le registre du Lloyds. On ne sait pas grand-chose de ses périples avant la guerre. Elle deviendra assez connue sous le nom de Lumberjack avec Max Aitken, premier Lord Beaverbrook et va faire l’objet d’une transformation importante de ses aménagements ; le roof est rehaussé mais le gréement reste le même. Uffa Fox, régatier et architecte naval en fait un compte rendu étendu dans son livre Famous boats.